Je lisais cet article de Philippe de Montigny sur Radio-Canada au sujet de la publicité, la sécurité nationale et les données collectées par Google et Meta. Rien de surprenant: il suffit de regarder ce que ces plateformes accumulent pour comprendre que les risques sont bien réels. Le plus inquiétant, ce n’est pas seulement ce que nous donnons volontairement (nom, date de naissance, lieu de résidence, travail, photos, posts, etc.), mais ce que les plateformes déduisent à notre sujet: intérêts, affiliations, comportements. Et ça, c’est peut-être encore plus dangereux. Depuis des années, j’ai pris un virage vers la vie privée et des pratiques marketing éthiques. Malgré mon expérience, ma réputation, ma portée et mon travail constant d’évangélisation, très peu d’entreprises me demandent d’ouvrir le capot de leurs pratiques pour mettre en lumière les failles de consentement et de gouvernance des données. Pourtant, il me suffit de quelques minutes sur presque n’importe quel site pour trouver un consentement bâclé, une politique incomplète ou un stack martech mal ficelé. La loi 25, au Québec, pourrait changer les choses si elle était réellement appliquée. Mais aujourd’hui, avec une approche réduite à la « gestion de risque légal », les entreprises considèrent que le risque est virtuellement nul. Résultat : elles font le strict minimum, souvent à contrecœur, et continuent de reproduire les mêmes pratiques - sans savoir que leur CMP est mal configuré ou que Google ou Meta collectent toujours allègrement sous la prétention de "consent mode". Quant au projet de loi C-27, il est mort, et il y a très peu de chances qu’il refasse surface dans le contexte actuel. On avance donc dans un système où le déséquilibre de pouvoir entre utilisateurs et plateformes reste immense. Et le risque n’est pas théorique : il est bien présent.